Lorsqu’il s’agit de la course hors route, il n’y a pas de plus grand événement que le rallye Dakar.
Certes, les courses Baja ont grandi en popularité depuis quelques années mais le rallye Dakar a réussi à attirer l’attention mondiale comme nul autre. Voilà justement pourquoi le Québécois Patrick Beaulé s’est retrouvé à la grille du départ à Lima, Pérou.
Beaulé et sa KTM ont réussi à finir le Dakar en 62e place cette année et il demeure le seul homme du Canada à compléter la course, ainsi que le premier Québécois et Canadien à compléter la course en voiture et en moto.
Récemment, nous avions eu l’occasion de passer quelques moments avec lui. Voici ce qu’il avait à ajouter sur le Dakar.
Tout a commencé avec un programme d’entraînement physique qui a durée plusieurs semaines. L’échéancier pour l’inscription du Dakar était le 15 mai 2012, et comme Patrick l’explique, « C’est pas le 14 mai que l’on se décide. » Les frais d’inscription sont de 16 000 $ et ce n’est que le début des frais nécéssaires pour se rendre au Dakar. Selon Patrick, la moto du participant exigera un maximum d’attention, ainsi que le programme d’entraînement physique qui doit être débuté bien avant l’inscription. Selon Patrick, le Dakar ce n’est pas un événement pour l’amateur du hors route du dimanche qui se donne à l’occasion sur des chemins de gravier, à bord de sa KLR.
Patrick Beaulé rêve de faire le Dakar à moto depuis 15 ans (il a servi en tant que navigateur dans la catégorie voiture en 2012). Sa décision de particper à bord d’une moto est venue lorsqu’il a franchi la ligne d’arrivée en voiture l’an dernier. Avec l’aide de quelques amis, notamment Bryan Flanagan et la copine de Patrick, notre aventurier québécois préféré a commencé à se préparer pour le défi de taille.
Selon lui, les efforts collectifs ont représenté approximativement 1000 heures de préparation. Il s’agit en fait d’un important montant de soirées et de weekends consacrés à cet objectif.
L’argent, c’était toujours un des plus grand obstacles. La facture totale s’est élevée à 140 000 $ et M. Beaulé a déversé 30 000 $ de sa fortune personnelle. L’acte de dépenser 30 000 $ de ses propres dollars était justifié par le fait qu’il s’agissait du prix à payer pour réaliser son plus grand rêve personnel, jusqu’ici.
Mais à part l’argent, M. Beaulé devait réussir à augmenter son niveau de forme physique afin de répondres aux exigeances de la course. La course enduro lui a permis de maintenir et de garder ses compétences de pilote de motos. Il s’est aussi donné à un entraînement qui consistait à faire plusieurs sports variés pour renforcir sa capacité cardiovasculaire et musculaure. En fait, Patrick a ajouté qu’il croyait avoir exagéré son niveau d’entraînement lors de son arrivée au Dakar.
Malgré les longues heures passées au guidon lors de son entraînement, les condition du Dakar étaient des plus exigeantes. Il y avait peu de temps pour apprécier le paysage comme il l’avait fait lors du Dakar en 2012, en voiture. Cette fois, le niveau de concentration exigé par les sentiers casse-cou était hors pair. Selon Patrick, les plus grandes causes d’accident lors du rallye sont le manque de concentration et l’inattention.
Bien sûr, il aurait souhaité avoir un meilleur classement dans la course, mais il avait vite compris qu’il existait une importante différence entre la grande part des pilotes du Dakar et le petit groupe de pilotes qui comprenait la classe élite.
« J’ai senti que c’était mon niveau d’expérience qui me pénalisait,» expliquait-il. « Je suis déçu de mon résultat final. Cependant, je sais que mon objectic n’était pas très réaliste. Le rallye Dakar a beaucoup changé. Il faut avoir la mentalité de pilote de course pour réussir. Ça ne va plus de tout bêtement réussir à compléter le rallye. Il faut pousser davantage. »
Malgré tout, Patrick est content de s’en être bien sorti sans blessures, et c’était son objectif premier. La concurrence est à un niveau très élévé et même s’il se décidait de répéter l’événement, il n’envisage pas un meilleur résultat que la 50e place.
Rouler à moto, c’était tout un autre genre d’expérience, lorsqu’il compare avec son expérience en voiture de l’an dernier. Apparemment, son étape préférée était celle des dunes et du désert. Selon Patrick, le plaisir de rouler en moto plutôt qu’en voiture au travers des dunes était tout à fait formidable.
« Vous avez à votre disposition un outil qui vous permet de rouler où vous vouler et à la vitesse que vous voulez. Le désert, c’est magique! »
Pour Patrick, le point culminant de cette histoire est au podium, lors de sa demande en marriage de sa copine Frédérique Saindon. À vrai dire, Patrick n’avait pas encore eu l’idée de faire la demande en marriage de cette façon lorsqu’il est parti pour l’Amérique du Sud. L’idées lui est venue en route. Il faut dire qu’il était content (et soulagé) qu’elle ait répondu dans l’affirmatif. Il a même avoué qu’il n’était pas certain qu’elle répondrait « oui » à 100 %.
Brave Patrick, tu nous inspire!
Un autre fait saillant du rally Dakar était la camaraderie entre les pilotes. Lors de la course, les concurrents n’avaient aucunes réticences à s’entraider, et surtout parce que la majorité d’eux étaient à la poursuite du même rêve. En fin de journée, c’était les claques dans le dos et M. Beaulé s’est retrouvé avec des invitations personnelles pour aller visiter des pilotes à leur domicile, un peu partout au monde.
« Nous somme tous là pour les même raisons,» explique Beaulé. Le Québécois a assisté Cyril Despres, pilote élite de KTM (et gagnant du Dakar 2013) lors du changement du moteur de sa moto pendant la course. Plus tard, un pilote italien est venu à la rescousse lorsque Beaulé a eu droit à des ennuis de moteurs de son côté, et il lui a offert de l’assistance bien appréciée. L’Italien avait eu droit au même service l’année précédente et il voulait retourner la faveur à un concurrent mal pris.
Patrick n’envisage pas faire un rétour au Dakar en moto mais il veut aider d’autres amateurs à réaliser ce rêve. Il existe plusieurs problèmes à affronter: comment trouver l’argent, quelles sont les meilleurs choix de motos, quel genre de préparation physique et mentale sont nécessaires, et même des détails invraisemblables comme le meilleur choix de pédale de frein et poignée d’embrayage. Patrick se porte garant de répondre à ces questions.
Il est prêt à partager ses connaissances et son expérience avec d’autres amateurs de la moto aventure hors route qui rêvent de faire partie de la plus grande course du genre au monde. S’il s’agit bien de vous, contacter Patrick Beaulé sur sa page Facebook. Qui sait? Peut-être que 2014 ou 2015 marquera l’année de votre premier Dakar.
Patrick souhaite remercier ses parrains de leur soutien indispensable et de leur aide à réaliser son rêve en 2013: Aldo Racing, KTM Canada, CTI, Elka Suspension, Kutvek, Lachapelle Racing Products, LS2, Overseas Express Consolidators, FlannyMedia.com.
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